Commentaire de Mme Joëlle Mélin

Le commissaire appuie sa réponse avec des textes hautement critiquables. De plus, l’argument qui n’est pas faux, d’un taux de chômage bas, dans les pays qui ont accueillis beaucoup de migrants, cache une réalité dramatique : celle du cumul obligatoire pour tous les immigrés de « Mini-Jobs » tous sous-payés. C’est ce que souhaitait Madame Merkel, c’est évidemment ce que nous rejetons.

 

Question de Mme Joëlle Mélin

L’Allemagne comptera dès l’an prochain 110 000 chômeurs de plus, soit un total de 2,86 millions, pour atteindre le seuil symbolique des 3 millions de chômeurs d’ici 2020.

En effet, avec plus d’un million de réfugiés accueillis l’an dernier, l’Allemagne prévoit d’en accueillir 1,3 million d’ici 2020 selon des documents officiels.

Il est ainsi légitime de penser que la hausse du chômage va se poursuivre à la suite de cet afflux de migrants. En effet, l’observation des 30 dernières années démontre que le taux d’emploi des réfugiés se situe entre 50 et 60 % en fonction des pays selon Christophe Dumont, chef de la division migration à l’OCDE.

La Commission européenne entend-elle renforcer les mesures destinées à lutter contre l’immigration de masse actuelle ?

La Commission a-t-elle mesuré l’impact de cet afflux de réfugiés sur l’emploi en Europe ?

 

Réponse donnée par M. Avramopoulos au nom de la Commission

Dans l’agenda européen en matière de migration, la Commission suggérait que l’Union européenne prenne plusieurs mesures afin d’élaborer une approche globale et cohérente permettant de profiter des avantages des migrations tout en remédiant aux problèmes qu’elles posent. Cette approche globale nécessite de réduire les migrations irrégulières (en s’attaquant à leurs causes profondes, en luttant contre les passeurs et les trafiquants et en veillant à l’exécution des décisions de retour) et de gérer plus efficacement les frontières. Toutefois, il en découle également que l’Europe doit respecter son devoir de protection à l’égard des personnes qui en ont besoin et promouvoir une nouvelle politique en matière de migration légale et d’intégration.

Des études menées sur les conséquences de l’immigration ont montré que les flux de migrants n’ont généralement pas d’effet néfaste sur les salaires ou l’emploi dans les pays d’accueil. En juin 2016, la Commission a publié une étude plus spécifique sur les effets potentiels de l’afflux de réfugiés sur les économies et les marchés du travail des États membres de l’UE. Ce rapport insiste notamment sur l’importance d’un investissement précoce dans des mesures d’intégration, comme le soulignait également le plan d’action de la Commission pour l’intégration des ressortissants de pays tiers.

L’impact des demandeurs d’asile récemment arrivés sur les marchés du travail européens est progressif, étant donné qu’ils ne bénéficient pas tous d’une protection et n’ont donc pas tous le droit de séjourner et de travailler, et qu’une grand partie d’entre eux sont des jeunes qui suivent encore un enseignement ou une formation. Par ailleurs, le flux de migrants en situation irrégulière et de demandeurs d’asile a fortement diminué en 2016 par rapport à 2015. Il est donc peu probable que les conséquences potentielles sur le marché du travail soient permanentes.