Communiqué de Sylvie Goddyn, Mireille d’Ornano, Jean-François Jalkh et Joëlle Mélin

Pas de santé publique sans évaluation sérieuse

La commission de travail de l’environnement, de la santé publique et de la sécurité alimentaire réunie à Bruxelles ces jours ci a proposé des réflexions pour améliorer la sécurité des patients et lutter contre les infections nosocomiales, c’est à dire liées à des soins hospitaliers, en particulier en raison d’une résistance accrue aux antimicrobiens. Ces effets indésirables représenteraient un coût de près de 3 Mds d’euros par an en Europe et 25 000 morts.

Ce phénomène connu depuis plus de 40 ans, n’a jamais donné lieu à un véritable combat, le lobby des laboratoires pharmaceutiques étant trop puissant et l’Europe se contentant, comme toujours, de vœux pieux.

Car s’il est vrai que les antimicrobiens, dont les antibiotiques, ont largement contribué à l’allongement d’une vie de qualité, leur utilisation intensive, inadaptée et surtout occulte est alarmante : mauvaise usage dans les prescriptions, présence dans la viande des animaux forcés dans leur croissance – bien souvent hors de nos frontières-, dans l’eau de ville, bue ou d’arrosage des légumes, dans les produits de désinfection ménagère, dans une hystérie antibactérienne venue des USA …

Et les résistances se multiplient, alors même qu’aucune nouvelle molécule n’est mise sur le marché. Dès lors, la question de la rétention de molécules actives déjà découvertes se pose de manière aigue…

C’est pourquoi, face à l’inertie des pouvoirs nationaux et de Bruxelles, les députés français au Parlement Européen Front National, membres de la commission, vont adresser à La Commission Européenne une résolution pour mettre enfin en route une réelle évaluation des conséquences de ce phénomène très inquiétant et irresponsable.