Communiqué de presse du Dr Joëlle MÉLIN
Abattoirs : l’impossible conciliation entre bien-être animal et liberté de culte !
Alors que s’ouvrait hier le procès de l’abattoir de Mauléon-Licharre (64) suite à des vidéos qui montraient des animaux mal étourdis, saignés ou encore écartelés vivants, les méthodes d’abattage font polémique.
Selon la législation européenne[1], les animaux doivent être « mis à mort uniquement après étourdissement » et « l’animal est maintenu dans un état d’inconscience et d’insensibilité jusqu’à sa mort ». Cependant, « pour les animaux faisant l’objet de méthodes particulières d’abattage prescrites par des rites religieux », ces prescriptions ne s’appliquent pas. Il est donc légal de pratiquer un abattage sans étourdissement préalable sur le principe du respect de la liberté religieuse, tel que le prévoit l’art. 10 de la Charte des droits fondamentaux de l’UE. En outre, aucune législation n’impose l’étiquetage mentionnant le type d’abattage (conventionnel ou rituel).
Dans le cas de l’abattage rituel, l’animal n’est pas étourdi lors de la saignée. Dans son rapport d’expertise sur les douleurs animales[2], l’INRA a analysé que « chez les veaux et les bovins adultes, on observe une grande variabilité dans la perte de conscience des animaux, avec des extrêmes de 8 secondes à 11 minutes » lors d’un abattage sans étourdissement préalable ! L’UE ne pourra pas continuer d’ignorer le problème longtemps quoiqu’il en coûte.
Joëlle MÉLIN est convaincue qu’il devient urgent de mieux considérer la souffrance animale dans les abattoirs en accentuant leurs contrôles et en surveillant davantage les pratiques pour éviter les dérives de maltraitance. Cependant, elle rappelle qu’il est impossible de tolérer l’instrumentalisation du bien-être animal à des fins idéologiques, comme le font certains végans, qui veulent imposer par la force et la violence une alimentation sans viande, et cela au profit de l’industrie agro-alimentaire du tout artificiel.
Concernant l’abattage rituel, deux solutions pour l’UE et les Etats membres : soit une interdiction pure et simple de l’abattage rituel, soit la mise en place d’une traçabilité stricte des viandes avec étiquetage du type d’abattage, accompagnée de campagnes de sensibilisation.
Une chose est sûre, des mesures concrètes et efficaces doivent être prises en urgence. Pour le bien-être animal ! Contre l’instrumentalisation !
[1] Règlement (CE) N°1099/2009 du conseil du 24 septembre 2009 sur la protection des animaux au moment de leur mise à mort
[2] Douleurs animales : les identifier, les comprendre, les limiter chez les animaux d’élevage – INRA 12/2009