Madame la Présidente, l’emploi pour chacun, quels que soient son âge, sa formation, sa qualité ou son éducation, est un droit absolu. C’est le travail qui donne une place dans la société et, donc, une dignité pour soi-même comme au regard des autres. Un des fondements de l’Union aurait dû être un emploi pour tous et non une monnaie pour tous.
Des trois scénarios développés en 2010, nous en sommes à la décennie perdue. Oubliées la reprise et la croissance lente, vous en convenez vous-même. Le taux d’emploi en Europe n’a pas augmenté en dix ans, la croissance est nulle, tout cela parce que l’emploi qui permet à chacun d’exister et de consommer a été systématiquement bafoué. Il n’a été conçu que comme un outil, une variable d’adaptation des profits. Toute la dimension humaine a été gommée, et la crise de 2008 n’a été que le révélateur de l’échec structurel de la construction européenne. Les réglementations toujours plus nombreuses et plus contraignantes ont fini d’étouffer les PME comme les grosses entreprises, et les 300 milliards du président Juncker risquent bien de rester bloqués dans la hotte du Père Noël.
Le droit au travail – et non le droit du travail – est la seule clé de la croissance.