Médicaments : la pénurie s’aggrave dangereusement…
Anesthésie-réanimation, cancérologie, maladies infectieuses, pathologies cardio-vasculaires, pédiatrie… Tous les domaines thérapeutiques sont aujourd’hui touchés par la pénurie de médicaments en France. Le manque est encore plus fort à l’hôpital qu’en ville. En ce début du mois de juillet, même la cortisone devient introuvable dans les officines…
Selon les projections de l’ANSM, 1200 traitements ou vaccins seront concernés par cette situation de rupture sur l’ensemble de l’année 2019. C’est 60% de plus qu’en 2018 et trente fois plus qu’en 2008.
Après leur emploi et leur qualité de vie, les français voient leur santé directement menacée par la mondialisation et la financiarisation.
La mondialisation a fragilisé notre système de production en poussant à délocaliser vers des pays à moindres coûts sociaux et environnementaux. Aujourd’hui, 80% des substances actives sont produites en Chine, en Inde et dans des pays du sud-est asiatique. Nous sommes devenus dépendants de ces pays. Notre sécurité sanitaire n’est plus assurée.
Cerise sur le gâteau, nous avons perdu le contrôle de ces usines. La Direction européenne de la qualité du médicament et des soins de santé ne connait même pas le nombre exact de fabricants chinois, estimés à 5000… Et lorsque des contrôles sont effectués, les résultats sont inquiétants : sur 240 inspections menées entre 2015 et 2017, 29 sites ont été déclarés « non conformes »… Dans ces conditions, la qualité des médicaments est-elle assurée ?
La financiarisation aggrave ces maux. Au sein même de l’Union Européenne, les prix des médicaments sont très disparates : le drame est qu’ils sont nettement moins chers en France que dans de nombreux autres pays disposant d’une liberté de prix. De nombreux intermédiaires profitent de l’absence de barrière douanière pour exporter dans toute l’Europe les médicaments destinés aux patients français. Et la pénurie s’installe durablement.
Depuis 2011 et la mise en place du premier plan d’action de Xavier Bertrand, aussi médiatisé qu’inefficace, le Docteur Joëlle Mélin, député européen, membre de la commission environnement, santé publique et sécurité alimentaire, n’a cessé de s’indigner.
Elle appelle de ses vœux deux mesures simples et nécessaires : la relocalisation en France des sites de synthèse des substances actives et l’interdiction de toute exportation parallèle de tout médicament destiné aux patients français. Les médicaments français doivent profiter aux Français !!