Après deux petites années passées à la tête de la célèbre institution, Benjamin Millepied renonce. Pas vraiment une surprise, tant il est vrai que le personnage collait mal à son rôle. On reprochait en effet au sémillant chorégraphe sa méconnaissance du fonctionnement du ballet parisien, et des idées hasardeuses concernant sa promotion. Griefs auxquels s’ajoutait un management peu adapté à la rigueur d’une phalange qui prétend défendre l’académisme le plus pointilleux.

Certes, le ballet de l’Opéra de Paris n’aborde pas seulement le répertoire classique. Toutefois c’est surtout dans l’interprétation des Lac, Don Quichotte et autres Giselle que l’on mesure la qualité et l’élitisme d’une telle formation. Or ces productions nécessitent une implication et un travail sans faille : le prix à payer pour l’excellence. Combien ont brisé leur rêve d’étoile sur cette rigueur de fer ? Benjamin Millepied n’avait sans doute pas le caractère de cette exigence.

Aurélie Dupont sera la prochaine directrice. Elle a au moins l’avantage d’appartenir au sérail. Danseuse reconnue et grandement appréciée, elle fit ses adieux à la scène du Palais Garnier en 2015 sous les vivats d’un public reconnaissant. Sera t elle une grande directrice, c’est ce qu’il lui est souhaité.

Le Front National, par la voix de Serge Horvath, ancien conseiller artistique d’opéra et membre du CAP culture, tient a féliciter la nouvelle directrice. Mais il s’interroge de savoir pourquoi ne pas avoir proposé tout bonnement le poste à un directeur de ballet reconnu : il en existe plusieurs en France, par exemple à Biarritz, dont la réussite et d’humilité sont rayonnantes. Le profil du directeur ou de la directrice de l’Opéra de Paris est fondamental pour le rayonnement d’une institution séculaire, au cœur de la culture. C’est une charge particulière qui doit transcender les visions personnelles, pour se mettre au service d’un des symboles de la France

 

Serge Horvath – Membre du CAP Culture.