Les conditions de transport des animaux vivants
Question du Dr Joëlle MÉLIN
Pour la seule année 2009, plus d’un milliard de volailles et 37 millions d’animaux vivants ont passé les frontières européennes. Or, les voyages vers les abattoirs ou les stations destinées à engraisser les animaux prennent généralement plus de 30 heures, et peuvent même atteindre jusqu’à 70 heures, et impliquent des souffrances pour les animaux. En effet, de nombreuses études démontrent que la souffrance animale augmente en fonction de la durée du transport. À cet égard, un rapport de l’Autorité européenne pour la sécurité alimentaire (EFSA) souligne qu’il «faut réduire le temps de voyage» des animaux vivants pour limiter les risques d’épidémie liés au transport. Le Parlement européen a également demandé à la Commission de modifier la législation et de limiter à huit heures le temps de transport des animaux destinés à l’abattage. La campagne «Arrêtez les camions», contre le transport d’animaux vivants sur de longues distances, a récolté plus de 1,1 million de signatures. La Commission a entamé des audits dans différents pays en se concentrant en particulier sur le transport des animaux vivants vers des pays non européens.
Dans ce contexte, la Commission européenne pourrait-elle préciser les résultats de ces audits et la suite qu’elle envisage d’y donner ?
Réponse donnée par M. Andriukaitis au nom de la Commission européenne
Les audits mentionnés par l’Honorable Parlementaire s’inscrivent dans le cadre d’un projet de deux ans et demi sur le bien-être des animaux exportés vers des pays non membres de l’UE. Les résultats de chaque audit sont indiqués dans les rapports[1] qui sont publiés sur le site web de la Commission[2], une fois qu’ils ont été finalisés. Ce projet prend fin en 2019.
Une fois que le projet aura pris fin, la Commission utilisera les informations recueillies pour envisager des actions de suivi destinées à assurer un niveau satisfaisant de protection des animaux exportés.
Toutefois, la Commission a déjà pris un certain nombre de mesures en utilisant des informations déjà collectées. Au nombre de celles-ci figurent: un projet de trois ans visant à élaborer des guides détaillés en matière de transport animal[3]; la définition du sous-groupe de transports de la plateforme de l’UE sur le bien-être animal[4]; le financement des activités concernant le transport et l’abattage prévu dans le cadre du plan d’action pour le bien-être des animaux au Moyen-Orient de l’Organisation mondiale de la santé animale (OIE); l’envoi répété de rappels aux autorités des États membres concernant les enjeux liés au bien-être des animaux lors du transport des animaux vivants sortant de l’UE, et l’élaboration d’une brochure d’information pour les conducteurs transportant des animaux vivants vers la Turquie[5].
[1] La liste des audits qui ont été menés à ce jour dans le cadre de ce projet est jointe en annexe à la présente réponse.
[2] http://ec.europa.eu/food/audits-analysis/audit_reports/index.cfm
[3] http://animaltransportguides.eu/
[4] https://ec.europa.eu/food/animals/welfare/eu-platform-animal-welfare/thematic-sub-groups/animal-transport_en
[5] https://ec.europa.eu/food/sites/food/files/animals/docs/aw_transport_leaflet_to-tur_en.pdf