Souveraineté sanitaire et indépendance industrielle : les incohérences de la « Macronie »
Pompeusement annoncé par E. Macron comme un « Pilier du plan de relance », la reconquête de la souveraineté sanitaire et industrielle deviendrait l’un des objectifs prioritaires de l’exécutif, destiné à répondre à certains faiblesses identifiées lors de la pandémie Covid19 en cours. Objectif contredit d’ores et déjà par la réalité des décisions prises et les faiblesses structurelles du système de santé national dans lequel la sécurité sociale et sa bureaucratie produisent déjà ses propres lots d’absurdités.
En effet, à compter de ce lundi 15 Février 2021, les conditions de remboursement du Smecta, pansement digestif fabriqué en France, sont durcies au profit d’un générique fabriqué en Chine par le laboratoire américain Mylan. Après un bref blocage au nom de la protection du « Made in France », le laboratoire américain a obtenu, fin 2019, sous la présidence Macron, le remboursement par l’Assurance maladie de son générique.
Une autorisation surprenante d’autant plus qu’elle est généralement accordée aux génériques dont le prix est inférieur d’au moins 60% à celui du princeps (médicament de référence) alors que le tarif appliqué par Mylan est seulement de 30% inférieur à celui du Smecta.
Cette décision est un nouveau coup dur pour le fabricant français (laboratoire Ipsen) de Smecta, qui n’en est pas à sa première déconvenue liée aux médicaments génériques. M. Philippe Besset, président de la Fédération des syndicats pharmaceutiques de France (FSPF) indique que « la France, par sa politique, a complètement déshabillé l’industrie nationale du médicament ». Et d’ajouter : « On s’est laissé convaincre par la politique du Benelux [politique concurrentielle imposée par Bruxelles]. Mais eux n’ont pas d’industrie du médicament, donc ils s’en fichent de massacrer les prix. »
Cette décision symbolise à elle seule, la trahison de la « Macronie », où les paroles et les actes sont en parfaite « dissonance cognitive », notamment sur la question stratégique de l’indépendance sanitaire.
Le Dr Joëlle Mélin, député français au parlement européen, membre de la commission parlementaire « Industrie », alerte une fois de plus sur l’urgence vitale pour notre industrie et notre santé de retrouver une pleine cohérence entre les annonces et les décisions concrètes prises par le gouvernement.