Communiqué de presse du Dr Joëlle MÉLIN

Circuler, c’est exister

C’est le slogan scandé par différentes associations de handicapés le 11 février, jour anniversaire des 10 ans de la loi dite sur le handicap. Cette très grande loi du 11 février 2005, avait inscrit dans les textes ce qui aurait du être très naturellement la règle dans une société protectrice et attentive aux autres. Tout y relève de la simple politesse quotidienne, de la solidarité ordinaire, et de comportements responsables des acteurs publics comme privés à la tête de lieux recevant du public.

Notre société est à ce point crispée et autiste, que tout un chacun n’est plus à l’écoute des petites et grandes déficiences des autres. Quel paradoxe avec le discours ambiant !

10 ans après donc, cette loi porte un autre paradoxe : l’accessibilité des lieux publics et privés reste difficile pour une grande partie de personnes présentant ce qui est ordinairement appelé un handicap. Cela va du handicap majeur moteur, nécessitant un fauteuil roulant électrique ou manuel, à la malvoyance, mais aussi aux difficultés de locomotion temporaires de tout un chacun à un moment donné de sa vie, et surtout à l’impotence définitive de nos aînés.

Concernant les établissements privés recevant du public, que ce soit les cabinets médicaux et paramédicaux ou les commerces, il est tout à fait invraisemblable qu’ils aient été installés en étage sans ascenseur. Le pire, malheureusement fréquent, sont les cabinets de kinésithérapie en étage. Et que dire des gares, des aéroports et des transports en commun…

En revanche, sil est évident que les infrastructures lourdes s’imposent dans tous les bâtiments publics ou privés ayant plusieurs étages, il est clair que tous les services de plain-pied ne doivent pas être l’objet d’obligations architecturales pour certaines totalement disproportionnées. De la même façon, point n’est besoin d’une pléthore de parkings pour handicapés, lorsque l’on sait la faible délivrance de la carte de stationnement européenne, ex GIC.

Le Front National une fois de plus dénonce avec fermeté qu’une bonne loi puisse à la fois être aussi mal appliquée dans l’intérêt général et que, dans le même temps, par un excès de zèle, certaines de ses dispositions soient dévastatrices pour tous les lieux privés et petites collectivités territoriales qui n’ont pas les moyens des aménagements obligatoires.