Communiqué de presse
Des informations très inquiétantes nous reviennent une fois de plus de nos territoires et départements d’Outre-Mer. Comme lors des trois premières vagues, le danger de pénurie d’oxygène se vérifie lors de pics de demandes. La situation est particulièrement préoccupante à l’hôpital de Papeete où, selon nos informations, les médecins seraient obligés de diminuer les taux d’oxygène nécessaires, ou même arrêter l’oxygénothérapie ; et parallèlement augmenter les sédations. Cette situation est d’autant plus intolérable qu’elle était parfaitement prévisible.
En effet, la production d’oxygène liquide, en particulier en Outre-Mer, est très fragilisée, d’une part en raison d’une faible rentabilité de la filière, d’autre part en raison de la perte de matière première par disparition progressive de l’extraction de radon dans une partie de l’industrie. Dès lors, la production d’oxygène liquide, stockable et anticipatrice de crises, a été concurrencée par des dispositifs hospitaliers, mais aux capacités extrêmement limitées. C’est ainsi qu’il n’y a plus de production d’oxygène liquide ni à la Réunion, ni à Tahiti, et qu’il faut donc importer de Métropole. A l’inverse, Mayotte, les archipels et la Nouvelle Calédonie ont bénéficié de bombonnes d’oxygène liquide.
Joëlle MÉLIN, Député français au Parlement européen, membre de la commission ITRE (Industrie, Recherche, Energie) s’indigne du nombre de décès en Polynésie, les comorbidités n’étant manifestement pas la seule explication. Il convient que les pouvoirs publics nationaux et locaux déclenchent une véritable politique anticipatrice des crises et que les fonds européens destinés au développement des RUP (Régions Ultra Périphériques) puissent, lorsque cela est possible, étendu.