Le biométhane est un biogaz issu de la méthanisation, c’est-à-dire la dégradation de matières organiques en l’absence d’oxygène. Le biogaz obtenu par ce procédé peut être directement utilisé comme combustible ou purifié en biométhane pour être réinjecté dans le réseau de gaz naturel ou être utilisé comme carburant.

La filière du biométhane présente différents avantages à mes yeux :

  • Une filière qui participe évidemment à la transition énergétique. Dans la perspective d’une économie décarbonnée, voie dans laquelle l’Union européenne s’est engagée à plus ou moins long terme. La filière du biométhane sera un atout majeur.
  • Une filière qui permet de traiter et de valoriser les effluents d’élevages et les résidus de culture (biodéchets). C’est à la fois un formidable exemple d’économie circulaire (digestat) et un enjeu crucial pour nos agriculteurs qui pourront diversifier leur activité.
  • Une filière qui permet de créer des emplois qualifiés non délocalisables, en zone rurale, afin de redynamiser nos territoires. Nos collectivités territoriales sont très impliquées dans les différents projets. La filière est un exemple intéressant d’un partenariat public-privé au service de tous.
  • Une filière stratégique dont la France peut devenir leader au niveau mondial. Le savoir-faire que possèdent nos entreprises et les technologies qu’elles développent nous positionnent parmi les meilleurs.
  • Le biométhane peut être utilisé de multiples manières, des transports (notamment maritime) à l’industrie, en passant par le gaz de ville. Je note tout de même que le BioGNL (Gaz Naturel Liquéfié) ne répond pas encore pleinement aux enjeux de mobilité pour le grand public (nombre de stations spécifiques très limité, équipements individuels nécessaires pour les utilisateurs).
  • La fragilité de la scène internationale nous impose d’accentuer notre indépendance énergétique. Nos approvisionnements en gaz ne doivent pas faire l’objet de chantages ni de pressions. Il faut donc veiller à se prémunir de ce type de menaces en favorisant le maillage territorial d’une filière du gaz, écologique et circulaire.

Le biométhane est une filière jeune, en pleine évolution, qui a besoin de ses partenaires financiers et de l’appui de la puissance publique pour développer de nouvelles technologies (par exemple la liquéfaction pour le transport : des exploitations agricoles au réseau de gaz naturel), afin d’améliorer la compétitivité de la filière et de rendre le biométhane accessible au plus grand nombre, pour des usages plus variés encore.

Comme pour l’hydrogène, le véritable enjeu est de produire un « vrai carburant vert ». 

D’un côté, les avancées techniques permettent aujourd’hui de produire de l’énergie à partir d’autres énergies (le GNL ou l’hydrogène d’origine fossile sont les exemples les plus connus), de telle manière, qu’il devient difficile de faire un vrai bilan carbone en bout de chaîne.

D’un autre, les pouvoirs publics annoncent, souvent de manière incohérente ou  indécise, des mesures de soutien à telle énergie, dite renouvelable, invitant inévitablement les consommateurs ou les investisseurs à privilégier une filière plutôt qu’une autre.

Alors qu’il est indispensable, d’une part, de prendre en considération l’ensemble du cycle de vie de chaque énergie, de sa production à sa consommation, afin de déterminer avec précision son impact environnemental ; et qu’il est urgent, d’autre part, de “désidéologiser” le débat sur les énergies renouvelables afin que les impôts de tous financent des filières réellement stratégiques pour notre indépendance énergétique et ayant de véritables atouts écologiques.

Les entreprises, productrices et consommatrices, ont besoin de visibilité sur le long terme : tout en ayant une capacité de réaction adaptée à la rapidité des innovations, les acteurs publics doivent donc avoir une vision politique claire et durable.