Dans le cadre de ma tournée « De la Ferme à la Table », j’ai souhaité m’entretenir avec les COPA-COGECA (Le Comité des Organisations Professionnelles Agricoles et Le Comité Général de la Coopération Agricole de l’Union européenne), groupes d’intérêts représentant tous les agriculteurs européens. Après avoir rencontré des acteurs de terrain en Provence [cliquez ici], il m’a semblé important d’échanger avec des professionnels ayant une vision d’ensemble, à l’échelle européenne, des problématiques agricoles et rurales.

Messieurs Pekka PESONEN et François GUERIN nous ont confirmé que les positions que nous avions prises jusqu’à présent sur le rapport « De la Ferme à la Table », déjà avalisées par nos derniers rendez-vous, correspondaient aux attentes du monde agricole.

Encore une fois, notre objectif est de concilier de multiples aspects, que sont la préservation de la biodiversité, la survie de notre modèle agricole, le développement des circuits-courts, l’accès à une alimentation saine et de qualité mais aussi la lutte contre les diverses instrumentalisations écologistes, la promotion de nos indications géographiques et notre souveraineté alimentaire. Tous ces éléments se retrouvent dans notre travail parlementaire, que ce soit nos amendements, nos interventions ou nos votes.

Représentants des COPA COGECA
Echange entre Joëlle Mélin et les représentants des COPA COGECA

Comme nous, les COPA-COGECA sont très inquiets de l’harmonisation des étiquetages et ses potentielles dérives, notamment le Nutriscore, un système d’étiquetage nutritionnel de chaque produit alimentaire, se basant uniquement sur des aspects qualitatifs alors que le vrai problème est quantitatif. Pour être tout à fait clair : la charcuterie ou le vin, s’ils ne sont pas consommés dans des proportions excessives et sauf contre-indication médicale, ne sont pas dangereux pour la santé et ne devraient pas souffrir d’une classification nutritionnelle dont leurs filières pourraient pâtir. Il faut déconstruire le mythe du Nutriscore !

Comme nous, les COPA-COGECA sont très inquiets de l’instrumentalisation du bien-être animal alors que le secteur agricole a beaucoup investit pour améliorer la qualité du traitement des animaux d’élevages, avec des conséquences importantes sur les coûts de production. En réalité, il faut bien le dire : les producteurs d’OGM veulent détruire le secteur de la production animale.

Comme nous, les COPA-COGECA sont très inquiets de la « rééducation alimentaire » à laquelle certains idéologues écologistes souhaitent nous contraindre, orientant indubitablement notre alimentation de demain vers la nourriture artificielle. Le titre même du rapport « De la Ferme à la Table pour une alimentation saine et durable » indique bien son objectif final : modifier les modes d’alimentation ; un message donc à l’adresse des consommateurs dont les agriculteurs et éleveurs font les frais. Alors que la véritable catastrophe écologique en Europe est la désertification rurale, résultat depuis 50 ans d’une pénurie artificielle d’agriculteurs, dont les difficultés d’accès au foncier, l’agribashing médiatique ou la concurrence mondiale déloyale sont les causes les plus tangibles.

N’oublions jamais que la terre est nourricière et doit le rester !