La nouvelle loi de santé TOURAINE en discussion vient compléter et probablement terminer un long processus, auquel ont participé, sans exception, tous les ministres de droite et de gauche depuis 55 ans de système conventionnel.
Ils ont tous pas à pas, mesures de « modernisation » après mesures de « maîtrise comptable », conduit un système de distribution de soins à la française –tellement efficace qu’il est recopié dans de nombreux pays- aux portes de la privatisation. Ils ont, pied à pied, dévalorisé dans tous les sens du terme la profession de médecin.
Ils en ont biaisé les études en ne les réservant qu’à des scientifiques, ont élaboré des programmes universitaires d’où les malades, l’humanité et la charité sont absents, en ont rendu l’accès impossible aux jeunes français pour qui ces métiers représentent un ascenseur social sans pareil. Ils l’ont démantelée, en la laissant à des médecins aux diplômes étrangers improbables. Ils ont bloqué les honoraires : certains spécialistes sont à 23 euros la consultation depuis mai 1992. Les autres n’ont pas été justement revalorisés et dans certains cas décotés. La paperasserie les étouffent
Et aujourd’hui le transfert de tâche, au motif d’une pénurie artificielle, vient vider la profession de médecin de son essence.
Quant au tiers payant généralisé, il vient signer la fin du système libéral : dans notre droit français le système contractuel, qui lie patients et soignants, impose aux médecins de donner des soins modernes et éclairés de la science, et aux patients de payer. L’absence de paiement impose dès lors le système délictuel et une judiciarisation de la médecine à l’américaine. Bien des soins ne seront plus donnés par peur de procès. A l’heure de la monétique dématérialisée, ce motif « d’accès aux soins pour tous » est pitoyable.
Pour toutes ces raisons, le Dr MELIN, réitère sa totale opposition à ce train de mesures comme elle s’est opposée à la loi BACHELOT et la régionalisation de la santé, à la loi DOUSTE-BLAZY et son système de gestion des hôpitaux et aux ordonnances JUPPE qui ont ouvert une nouvelle voie à la politique UMPS qui applique avec zèle les directives de BRUXELLES.
Il est tout à fait possible de sauver notre système de solidarité nationale qui repose, entre autre, sur l’excellence de nos médecins.