Commentaire de Mme Joëlle Mélin

La réponse de la Commissaire est injurieuse pour les mahorais car si quelques millions d’€ ont été mis sur la table sur les différents fonds. Seul le fond pour une coopération transfrontalière accrue entre Mayotte et les Comores de plus de 12 Millions d’€  fonctionne, aux antipodes des attentes des mahorais. Les autres dossiers étant toujours en gestation, et en particulier l’hôpital de Dzaoudzi, promis depuis 3 ans et toujours inachevé…

 

Question de Mme Joëlle Mélin

Au sein du 101e département français de Mayotte, 92 % de la population vit sous le seuil de pauvreté alors que le coût de la vie est beaucoup plus élevé. En effet, le niveau de vie moyen des Mahorais est d’environ 290 euros mensuels seulement et de 190 euros pour les étrangers en situation irrégulière. Ces derniers sont estimés à plus de 30 % de la population, ce qui menace gravement l’équilibre sur l’île comme en témoignent un rapport du Sénat et les derniers mouvements sociaux. La pauvreté sur l’île, intrinsèquement liée à la forte immigration, est à l’origine de la création du plus grand bidonville de France où les conditions sanitaires sont déplorables avec une recrudescence des cas de tuberculose et d’autres maladies pourtant quasiment disparues. Du fait de cette extrême pauvreté, l’île est le théâtre d’une recrudescence de la délinquance d’appropriation très violente à l’origine du départ de l’île de nombreux professionnels médicaux dont le travail est rendu de plus en plus difficile dans des conditions de sécurité sanitaire toujours plus précaires.

La Commission entend-elle se saisir de la question, mener une mission d’observation dans l’île et prendre les mesures adéquates afin d’aider la France à faire face à cette situation humanitaire dramatique ?

 

Réponse donnée par Mme Creţu au nom de la Commission

À ce jour les autorités françaises n’ont pas sollicité d’aide spécifique additionnelle de la Commission en ce qui concerne Mayotte.

La Commission participe à la lutte contre la pauvreté et au soutien à l’inclusion sociale sur l’île de Mayotte, notamment au titre de deux programmes: le programme régional du Fonds européen de développement régional (FEDER) et du Fonds social européen (FSE) Mayotte 2014-2020 et le programme national «Initiative Emploi Jeunes (PON IEJ)». L’allocation FSE dans le programme FEDER/FSE s’élève à 65.5 millions d’EUR, dont 13 millions sont affectés à l’inclusion sociale et à la lutte contre la pauvreté et par conséquent aux communautés marginalisées en vue d’augmenter l’insertion des jeunes en difficulté par l’accompagnement social et le placement dans des familles d’accueil. Par ailleurs, un montant supplémentaire de 9.2 millions d’EUR est octroyé dans le cadre du PON IEJ.

Les principaux changements attendus dans le cadre de ce soutien sont: (i) la diminution du nombre de mineurs isolés ou jeunes majeurs en difficulté, en situation d’errance et de danger sur le territoire, (ii) le renforcement de l’inclusion active à travers le développement de l’offre d’insertion et la mobilisation de l’économie sociale et solidaire.