Question du Dr Joëlle MÉLIN

Des scientifiques de l’université de Bristol en Angleterre sont parvenus à produire, à partir de déchets nucléaires, un diamant capable de fournir de l’électricité.

En effet, la production d’énergie nucléaire nécessite de l’uranium enfermé dans un caisson de graphite. Une fois devenu radioactif, ce graphite génère du carbone 14, qui pose, depuis toujours, des problèmes de traitement et de stockage.

Or, les chercheurs anglais ont réussi à transformer le gaz radioactif qui émane du carbone 14 chauffé, en diamant émettant un courant électrique continu qui ne parvient à la moitié de sa puissance qu’après 5 730 années. Cela pourrait permettre des avancées majeures dans le domaine médical, par exemple.

Nous souhaitons donc savoir si, dans le cadre des réglementations européennes et du Brexit, du pacte vert et de la stratégie européenne des batteries, la Commission prévoit d’explorer, par la recherche et le développement, la filière des batteries à base de déchets nucléaires recyclés.

Réponse donnée par par Mme. Gabriel au nom de la Commission

Certaines substances radioactives contenues dans des matériaux généralement considérés comme des déchets radioactifs peuvent devenir une ressource grâce à l’utilisation de nouvelles techniques, la récupération d’éléments rares y compris. Le cas du carbone-14 qui libère la moitié de son énergie sur une période de 5730 ans illustre bien, en effet, que l’énergie libérée instantanément est faible et peut intéresser des applications médicales. D’autres radio-isotopes à demi-vie plus courte et contenus dans les déchets radioactifs libéreraient davantage d’énergie instantanée. Les questions de sûreté et de protection des personnes et de l’environnement doivent alors entrer en ligne de compte. Ces questions sont au centre des recherches déjà entreprises.

La proposition de la Commission pour le programme Euratom associé à Horizon Europe a pour objectif de soutenir des activités de recherche et de formation dans le domaine de la sûreté et de la sécurité nucléaires et une radioprotection optimale des personnes et de l’environnement. L’accent est mis sur les applications médicales des rayonnements ainsi que dans les domaines industriel et spatial. Dans ce contexte, le cas spécifique des batteries pourrait faire l’objet d’investigations.

MON COMMENTAIRE SUITE A LA RÉPONSE DE LA COMMISSION :

« Encore une fois, la Commission confirme nos informations selon lesquelles l’utilisation des déchets nucléaires est une piste à envisager pour la production de batterie. Néanmoins, nous en avons désormais l’habitude, elle confirme non seulement qu’aucune étude n’a été menée à cet égard mais surtout qu’aucune recherche n’est à l’ordre du jour en la matière ! Le manque de réactivité de l’Europe dans ces domaines hautement stratégique est affligeant ! »