Sanctions à l’égard de la Russie
Question du Dr Joëlle MÉLIN
Une étude a chiffré l’impact des mesures économiques à l’encontre de la Russie. Au terme de cette étude, il s’avère que l’ensemble des exportations ont souffert des sanctions prises à l’encontre de cet État.
Ainsi donc les pays occidentaux ont-ils souffert de leurs propres mesures de sanction contre la Russie, comme le montre l’étude économétrique du Centre de recherche français dans le domaine de l’économie internationale.
L’embargo russe a notamment eu pour conséquence une baisse des exportations européennes vers la Russie. Mais l’intérêt principal de cette étude est de montrer que non seulement les produits ciblés par l’embargo souffrent naturellement de ce dernier, mais que les produits non soumis à l’embargo sont également victimes d’une baisse des exportations. La France fait partie des pays les plus touchés, avec plus de 176,9 millions d’euros de pertes par mois. Un autre institut de recherche économique, autrichien, a estimé qu’à cause des sanctions européennes et des contre-sanctions russes, l’Union européenne pouvait perdre environ 100 milliards d’euros et plus de deux millions d’emplois. Concernant plus particulièrement la France, la crise russe pourrait faire perdre 0,5 % de PIB tandis que 150 000 emplois seraient menacés.
Par conséquent, la Commission pourrait-elle faire savoir si l’Union européenne entend réviser sa position à l’encontre de la Russie pour sauver l’emploi dans l’Union?
Réponse donnée par Mme Mogherini, vice-présidente, au nom de la Commission
L’UE a imposé différents types de mesures restrictives à la suite de l’annexion illégale de la Crimée et des actions russes visant à déstabiliser l’est de l’Ukraine. Les mesures sectorielles de l’Union s’inscrivent dans le cadre de la mise en œuvre complète des accords de Minsk et, le 1er juillet 2016, ont été reconduites jusqu’au 31 janvier 2017. Toute décision visant à prolonger, à modifier ou à lever les sanctions européennes incombe au Conseil.
Les mesures sectorielles de l’UE et leur impact font l’objet d’une surveillance. La Commission informe régulièrement le Conseil des conséquences économiques des mesures sectorielles de l’UE et des contre-mesures russes. Après évaluation, il s’est avéré que l’impact des sanctions sur l’économie européenne était limité et, dans l’ensemble, contenu.
En revanche, il convient de noter que l’économie russe a plongé en récession depuis la fin de 2014, son PIB ayant enregistré une contraction de 3,7 % en 2015 et poursuivant son déclin en 2016, du fait de la faiblesse des prix pétroliers et de goulets d’étranglement préexistants. Conjugués aux sanctions, ces facteurs ont impacté les relations économiques entre l’Union européenne et la Russie.