Urgence de santé publique de portée mondiale concernant le virus ZIKA

Question du Dr Joëlle MÉLIN

Tous les experts s’accordent sur l’urgence de coordonner les efforts internationaux pour poursuivre les recherches afin de comprendre, comme le rappelle Margaret Chan.

En effet, le virus est suspecté d’être à l’origine de la microcéphalie de l’enfant à naître en cas de contamination de la femme enceinte. Or, avec plus de 160 cas potentiels et 45 cas avérés, la Guyane française et la Martinique sont désormais au stade épidémique. Aussi, force est de constater que l’Union européenne est également touchée par cette épidémie au sein de l’Europe d’outre-mer.

C’est notamment pour cette raison que j’avais sollicité, au nom du groupe ENF, un débat d’urgence sur l’épidémie mondiale qui se profile, débat qui a été refusé par la majorité du Parlement quelques heures avant même que l’OMS ne vienne désavouer ce dernier.

Nous demandons à la Commission si cette dernière souhaite intervenir au-delà des 10 millions d’euros d’aides d’ores et déjà débloqués au profit de la recherche.

De plus, nous souhaitons que la Commission nous indique à qui cette aide a été versée.

Réponse donnée par M. Andriukaitis au nom de la Commission

Pour ce qui est des mesures prises à ce jour, la Commission renvoie l’honorable parlementaire à ses réponses à de précédentes questions, notamment les questions P-000801/2016, P-000840/2016, P-000879/2016, P-001115/2016, P-001214/2016 et P-001514/2016[1].

La Commission travaille en étroite collaboration avec les États membres de l’UE pour faire en sorte que la réponse au virus Zika soit cohérente et bien coordonnée. La Commission suit de près la situation et a demandé au Centre européen de prévention et de contrôle des maladies (ECDC) de préparer des évaluations rapides des risques quant à la situation, y compris des solutions spécifiques en matière d’atténuation et des informations particulières pour les voyageurs et les résidents UE dans les zones touchées. Une mise à jour régulière de la situation et du flux d’informations est assurée par des réunions régulières du comité de sécurité sanitaire.

En ce qui concerne la recherche, la Commission a lancé dans le cadre du programme Horizon 2020 un appel doté d’une enveloppe de dix millions d’euros spécifiquement pour des travaux de recherche urgents sur le virus Zika[2]. Ces recherches sont axées sur la corrélation entre les complications neurologiques et le virus Zika, et permettront en outre de mettre au point des outils de diagnostic et de tester des traitements et vaccins potentiels. Comme cet appel est toujours ouvert, il n’est pas possible d’indiquer à qui les fonds seront alloués.

Cet appel complète d’autres appels actuellement ouverts[3] pour un montant allant jusqu’à 50 millions d’euros, dont la recherche sur le virus Zika pourra également bénéficier, ainsi que plusieurs projets de recherche en cours pour un montant de 65,4 millions d’euros sur la préparation de l’Union face aux épidémies, en particulier les maladies transmises par les moustiques.

L’UE soutient également les systèmes de santé dans les pays en développement sur la base des stratégies et plans nationaux. Ces plans nationaux globaux comprennent le contrôle des vecteurs, les questions sanitaires ou les conseils en matière de santé qui présentent un intérêt pour la lutte contre les maladies à transmission vectorielle .

[1]     http://www.europarl.europa.eu/plenary/fr/parliamentary-questions.html

[2]     http://ec.europa.eu/research/participants/portal/desktop/en/opportunities/h2020/topics/16069-sc1-pm-22-2016.html

[3]     http://ec.europa.eu/research/health/index.cfm?pg=area&areaname=zika